Dans le cadre d’un recrutement de salarié étranger en France, l’employeur doit respecter plusieurs règles. L’une des plus importantes est celle de l’opposabilité de la situation de l’emploi.
La situation de l’emploi est le critère le plus important, sur lequel va se fonder l’autorité administrative pour accorder ou non une autorisation de travail pour l’embauche d’un travailleur étranger.
La situation de l’emploi correspond à l’examen par l’autorité administrative des éléments statistiques sur le niveau de chômage pour un métier dans la zone géographique concernée et des recherches accomplies par un employeur afin de déterminer s’il est en mesure de trouver un travailleur déjà présent sur le marché du travail.
D’une part, l’autorité administrative procède à l’étude des données statistiques transmises par le Pôle emploi de manière trimestrielle sur le bassin d’emploi concerné.
Elle va pour cela examiner :
le taux de tension (le nombre d’offres d’emploi rapporté au nombre de demandeurs d’emploi sur les 12 derniers mois),
- le taux d’écoulement de la demande d’emploi,
- le taux de satisfaction des offres,
- l’évolution du stock de demandeurs d’emploi dans le temps, pondéré par d’autres éléments pertinents tels que le nombre d’offres d’emploi connues, la durée des contrats proposés.
Parmi les outils dont elle peut se servir, l’administration dispose notamment :
L’enquête « Besoins en main-d’œuvre » (BMO), réalisée chaque année par Pôle emploi et qui répertorie auprès des employeurs les intentions en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi pour l’année à venir. C’est donc une enquête prévisionnelle de portée très générale.
(A consulter sur https://statistiques.pole-emploi.org/bmo)
Le répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome) et calcule, à partir du code Rome correspondant au poste proposé, le taux de tension du métier en question.
D’autre part, l’autorité administrative apprécie les recherches déjà réalisées par l’employeur pour trouver un travailleur. L’employeur doit avoir publié une offre d’emploi suffisamment détaillée et explicite auprès d’un organisme concourant de service public du placement (tel que Pôle emploi).
L’offre d’emploi doit avoir fait l’objet d’une publicité sur une plate-forme concourant au service public de l’emploi et pour une durée suffisante fixée à 3 semaines. Il doit également être en mesure de justifier des refus opposés à d’éventuelles candidatures, notamment avec l’analyse des candidatures.
À titre d’exemple : un employeur, en France, d’une société de menuiserie doit prouver qu’il a, au préalable, déposé une offre d’emploi depuis au moins 3 semaines pour rechercher un responsable des ventes et ne pas avoir trouvé un candidat qui correspond aux critères de recherche, avant de pouvoir proposer cette offre à un ressortissant étranger.
EXCEPTION A L’OPPOSABILITÉ DE LA SITUATION DE L’EMPLOI
(Articles R5221-21 et R521-22 du Code travail)
En principe, toutes les demandes d’autorisation de travail pour recruter un salarié étranger en France sont soumises à l’examen de la situation de l’emploi, sauf pour les cas suivants :
Des étrangers confiés au service de l’Aide sociale à l’enfance avant leurs 16 ans et qui le sont toujours, qui souhaitent signer un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation ;
Des étrangers confiés au service de l’Aide sociale à l’enfance entre 16 et 18 ans qui déposent une demande de carte de séjour « salarié » ou « travailleur temporaire » ;
Des étudiants ayant obtenu en France un diplôme au moins équivalent au master qui ont trouvé un emploi en relation avec leur formation et rémunéré au moins 1,5 fois le Smic et qui peuvent accéder à une carte « salarié » ou « travailleur temporaire » ;
Des étudiants ayant trouvé un emploi en relation avec leur formation et rémunéré au moins 1,5 fois le Smic et titulaires d’une carte de séjour « recherche d’emploi/création d’entreprise »
Des étrangers venus en France en qualité de « jeune professionnel » ;
Des étrangers qui postulent à un métier pour lequel il existe des difficultés de recrutement ;
Des étrangers (sauf Algériens) dont l’emploi figure sur la liste des métiers en tension définis par région en France (Arrêté du 18 janvier 2008 – Annexe 3), soit sur une liste annexée à l’un des deux accords bilatéraux ;
Des étrangers originaires d’un pays ayant conclu avec la France un accord sur les flux migratoires;
Des ressortissants tunisiens titulaires d’une autorisation provisoire de séjour après l’obtention d’un diplôme d’un grade de Master ;
Exemple 1 : Pour recruter un jeune étranger, âgé de 17 ans, qui a été pris en charge par les services de l’Aide Sociale à l’enfance, pour occuper le poste de boulanger en CDI, il n’y a pas besoin de déposer une offre sur Pôle emploi avant de solliciter l’autorisation de travail.
Exemple 2 : Une société de télécom peut librement recruter un étudiant marocain titulaire d’une cartE« recherche d’emploi / création d’entreprise », diplômé en télécommunication et informatique, sans déposer préalablement une offre d’emploi pour la demande d’autorisation de travail.
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